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Garçons d’étages

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Ils étaient faits pour se rencontrer. Un de leurs amis communs en était convaincu. Il les a alors réunis, le temps d’un dîner. C’était en 1995. Depuis, Marc Hertrich et Nicolas Adnet ne se sont plus quittés. Ils vivent et travaillent ensemble. Architectes d’intérieur, leurs initiales ont donné vie au Studio MHNA, entité d’abord créée en solo par Marc Hertrich en 1989. Ils s’apprêtent à en fêter les 30 ans « avec un nouveau site Internet, la sortie d’un livre et… une fête ». Leur terrain de jeu préféré : l’hôtellerie. Ils ont imaginé des chambres, des suites, des spas et même des resorts entiers pour le Club Med, Sofitel, Radisson, Pullman ou encore M’Gallery. Quand le Negresco veut se refaire une beauté, c’est au duo que le lifting est confié… Pourtant, rien ne les prédestinait à s’illustrer dans cet univers. Exceptée une passion commune pour les voyages.

Des engueulades ? « On en a encore… »

« J’ai vu mon premier défilé de haute couture à l’âge de 12 ans. C’était dans la Cour carrée du Louvre. » Nicolas Adnet s’en souvient comme si c’était hier. Le gosse de Meaux avait suivi sa sœur qui travaillait alors chez Yves Saint Laurent. La mode, c’était bien fait pour lui. Il va d’ailleurs tout tenter pour se rapprocher de cet univers. En 1995, lorsqu’il croise la route de son futur « partenaire », il est l’un des hommes clés du service financier de la maison Lanvin. Marc Hertrich, lui, vient d’une famille d’ébénistes « depuis cinq générations ». Et il va emboîter le pas de ses ancêtres, avec un cursus d’ébéniste à Strasbourg, avant de rejoindre les bancs de l’Ecole Boulle à Paris. « L’idée de travailler ensemble est venue au bout de deux ans », confie Nicolas Adnet. Lorsque la haute couture a pris « le tournant du marketing ». Et lorsque Marc Hertrich a commencé à le solliciter « pour faire les repas des charrettes », puis « pour imaginer des harmonies pour le chantier du restaurant La Gare, à Paris ». « Nicolas a une grande capacité d’adaptation. » Réponse de l’intéressé : « Quand on a le complexe de l’autodidacte, on se doit d’être encore plus irréprochable. » Du travail du maçon en passant par celui du tapissier, du menuisier, de l’agenceur, de l’électricien ou encore les métiers des artisans d’art qui peuvent être sollicités sur un chantier d’architecte d’intérieur… Nicolas Adnet s’est initié à tout « pour pouvoir intervenir, poser un regard, donner un avis ». Quant à Marc Hertrich, devenu prof particulier d’un élève plutôt doué, il a dû repenser son mode de fonctionnement : « J’ai pris conscience que ce n’était plus mon bureau, mais que nous allions le partager… » «… Et partager nos idées », complète le complice. Des engueulades ? Ils sourient. « On en a encore quelques-unes. Ce sont des disputes… mignonnes, pour du bleu ou du rouge », confesse Marc Hertrich. Rien de grave donc. Car qui se ressemble, s’assemble, s’accorde, mais se désaccorde aussi de temps en temps.

« A chaque projet, c’est une nouvelle histoire »

En plus du secteur de l’hôtellerie, le tandem s’illustre également dans la gastronomie, avec des restaurants conçus pour des chefs tels que Michel Rostang, les frères Pourcel ou la maison Petrossian. Ça tombe bien : Marc Hertrich et Nicolas Adnet cuisinent et s’intéressent de près aux arts de la table. Ils aiment aussi sortir des sentiers battus. Ils adaptent leur savoir-faire hôtelier au secteur de la santé publique par exemple, avec la création d’une clinique. « Nous planchons également sur la problématique de la résidence étudiante », détaille Marc Hertrich, ravi d’amener « le confort de l’hôtellerie » à des secteurs qui en sont encore dépourvus. « Du resort à l’hôtel de quartier, de la brasserie à la table étoilée, tout nous intéresse », poursuit le duo, capable aussi de dessiner un gâteau de Saint-Valentin pour le pâtissier Carl Marletti. « A chaque projet, c’est une nouvelle histoire », conclut Nicolas Adnet. Entendu et approuvé par Marc Hertrich, dont le tout premier chantier était  – « par un heureux concours de circonstances » – celui du Richemond, hôtel mythique à Genève, propriété de la famille Amleder, QG des stars et des têtes couronnées : « C’était l’orée des années 1990, François Curiel – actuel patron de Christie’s – était mon voisin de chambre et, dans mon travail de jeune décorateur qui débute, je devais maîtriser aussi bien les dorures que les moulures, les drapés, les rideaux cassants au sol, les marbres sur mesure, jusqu’aux premières climatisations silencieuses. » Les budgets étaient quasi illimités. Une autre époque.

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