Menu

D’une autre Epok

Portrait

D’une autre Epok

Categories

D’une autre Epok

Sur sa carte de visite, on peut lire : ROUSSEAUX Jérôme, Tête pensante. Le nom d’abord, le prénom ensuite : un peu comme à l’école. La sienne se situait aux Pavillons-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, où il a grandi. Plus tard, ce sera Paris, des études de commerce – « j’étais nul »-, un job de journaliste dans la presse scientifique, un autre dans une boîte de conseil en marketing où il se spécialise dans la domotique… Mais sa « vraie » vie, « celle en parallèle », c’est la musique : « Elle a commencé lorsque je suis tombé amoureux de ma prof de piano, qui était aussi ma cheftaine aux scouts ».

Solo, pseudo, label et Beaugrenelle

A la fin des années 1980, alors qu’il flirte avec la trentaine, Jérôme Rousseaux saute le pas et fait de la musique, son métier. D’abord avec le groupe Les Objets, puis en solo en prenant comme pseudo Ignatus, clin d’œil au héros de La Conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole. A la fois auteur, compositeur, interprète, il devient aussi son propre producteur et crée le label Ignatub, « ma petite entreprise », en 1997. Six albums plus tard, on a croisé la route d’Ignatus dans le quartier de Beaugrenelle, à Paris. Une rencontre que l’on doit à la journaliste et critique musicale Isabelle Dhordain : fidèle lectrice d’1 Epok formidable, quand elle a vu le titre du nouvel album d’Ignatus, e.pok, elle a pensé que nos variations autour d’une même « époque » pouvaient avoir des points communs. La créatrice du Pont des Artistes, émission longtemps diffusée sur France Inter et désormais au Triton, aux Lilas, avait raison…

Abbaye, minimalisme et électroacoustique

Premier point commun : l’abbaye de Noirlac. C’est là, à Bruère-Allichamps, que le projet e.pok d’Ignatus a démarré, en 2015. L’artiste a pu investir l’abbaye cistercienne, le temps d’un spectacle où il a expérimenté une approche du minimalisme, en mêlant voix, guitares, électroacoustique et images. Un travail qui a mis deux ans à trouver son équilibre, avant de se transformer en album. Quant à 1 Epok, c’est à Saint-Amand-Montrond, ville voisine de Noirlac, que le webzine s’est métamorphosé en revue, dans les locaux de  l’imprimerie Clerc.

Indé, RTT, Tickets Resto et ateliers d’écriture

« Etre heureux de travailler beaucoup. » C’est la réponse d’Ignatus à la question : « Ça veut dire quoi être indépendant en 2018 ? » Au sein d’1 Epok, on se sent très proches de cette définition : pas d’horaires, encore moins de RTT, on oublie les tickets resto et pour les vacances… on verra plus tard. Ignatus ajoute qu’il exerce trois métiers : « Je suis artiste, j’anime des ateliers d’écriture de textes de chansons et je donne des conférences sur l’histoire de la musique. » Quant au clip Un travail, extrait de l’album e.pok et inspiré par « le burn out des uns, la souffrance au bureau des autres, l’anxiété de l’étudiant qui s’apprête à chercher son premier boulot », il fait écho aux photos de halls d’immeubles du 16e arrondissement, réalisées par Bruno Comtesse, complice d’1 Epok.

Lieu Unique, Quartier latin, Beatles et 33 tours

Autre point que nous avons en commun : Nantes. Ignatus vient de disserter sur « la chanson française en mai 68 » à la  médiathèque Jacques Demy et il sera, seul en scène, au Lieu Unique en octobre 2019. On a aimé aussi ses souvenirs d’ado : chaque samedi, il prenait le train de banlieue pour aller dans les salles obscures du Quartier latin et traîner dans les rayons de la Fnac des Halles. Le premier disque qu’il s’est acheté ? « Let it be des Beatles. C’était un 45 tours. En rentrant, je me suis fait engueuler par mon frère : Fallait prendre un 33 tours ! »

Cassettes, Daho, Niagara et Olympia

Enfin, en terminant son thé Earl grey, Ignatus a cité les deux personnalités qui ont changé sa vie. « En 1990, avec un ami, on a envoyé des cassettes de nos compositions à des artistes. Après les avoir écoutées, Etienne Daho et Daniel Chenevez, alors au sein du groupe Niagara, nous ont permis de pousser les portes de deux labels. J’ai pu remercier Daho lors d’un concert de Brian Wilson à l’Olympia. Chenevez, jamais. » 1 Epok va remédier à cela, car Daniel Chenevez est un fidèle du webzine. La rencontre est prévue cette semaine, dans un hôtel parisien, à l’occasion de la soirée de lancement du premier numéro « papier » d’1 Epok… vraiment formidable.

This is a unique website which will require a more modern browser to work!

Please upgrade today!